Prévention,  Sport

Votre corps est fait pour bouger

Exercice physique. Sport. Mouvement.
Le lexique est large pour parler de l’activité physique.

Trop souvent connotée négativement par la société : compétition, culte du corps, objectifs difficiles à atteindre, dopage, contraintes, courbatures, blessures…
On a associé cela à quelque chose de dur, de compliqué, alors que l’exercice physique est naturel pour l’être humain, et devrait faire partie de notre quotidien.
Regardez les enfants, ils jouent, sautent, courent, tapent dans des ballons… de manière naturelle. Puis on grandit, et on oublie cette façon de se dépenser.
On arrive à l’âge adulte, devant 2 catégories de personnes :
– les addicts du sport, drogués aux endorphines (l’hormone libérée par le cerveau qui donne une sensation de bien-être), qui en font peut être trop, et risquent les blessures
– les anti sport, qui n’aiment pas ça, et vont peut être en faire par contrainte, sans passion, parce qu’ils se disent que c’est bon pour la santé, sans vraiment savoir pourquoi…
N’existerait-il pas un juste milieu ?

Alors commençons par le début : oui nous sommes faits pour bouger. On s’en rend compte très facilement, après voir été contraints plusieurs heures à rester dans la même position, nous avons des douleurs, des crampes, et surtout envie de bouger.

La sédentarité, le mal du siècle

Le mot « sédentaire » vient du latin sedere, qui signifie « être assis ». De fait, la sédentarité ne se définit pas seulement par une absence d’activité physique, mais par le fait d’être assis ou couché une bonne partie de la journée.

Être sédentaire, c’est être assis au moins sept heures par jour en moyenne. Or, pour compenser les seuls effets délétères de la sédentarité, il faut avoir au moins 1h30 à 2 heures d’activité physique par jour.

Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport à l’hôpital Pontchaillou de Rennes, auteur de Danger sédentarité, vivre plus en bougeant plus

L’OMS estime que la sédentarité est le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6%), responsable de 21 à 25% des cancers du sein ou du colon, de 27% des cas de diabète et d’environ 30% des cas de cardiopathie ischémique.
La sédentarité rend le corps moins résistant et entraîne des troubles musculo-squelettiques tels que des maux de dos, des douleurs dans la nuque. Elle peut provoquer également constipation, hypertension, mauvaise oxygénation du cerveau, circulation sanguine affaiblie…

 La sédentarité affaiblit les muscles, diminue la condition physique et peut provoquer des maladies chroniques. Se bouger, c’est comme une voiture qu’on ferait rouler pour éviter qu’elle ne s’encrasse.

Dr Patrick Bacquaert, médecin chef de l’Institut de recherche du bien-être de la médecine et du sport santé (IRBMS)

L’activité physique aide à combattre la fatigue

“Non, ce soir je ne vais pas au sport… Je suis trop fatigué·e”
On s’est déjà tous·tes donné cette excuse et pourtant… C’est un paradoxe, le sport nous fatigue sur le moment, oui, mais pratiqué de manière régulière, le sport nous donne plus d’énergie car il augmente notre endurance et notre force.
De plus, bouger est un allié d’une bonne qualité de sommeil. L’effort sportif activera la nécessité d’un sommeil profond de qualité.

Le sport contre le stress et la dépression

Le sport déclenche dans l’organisme la production d’endorphines, les fameuses “hormones du bien-être”, anti-stress naturel, qui vont rendront plus détendu·e·s. De plus, le sport, un peu comme la méditation, permet de se concentrer sur autre chose que ses tracas du quotidien, de faire le vide, de s’évader.
Il permet aussi d’améliorer son estime de soi et sa confiance en soi.


Comment se mettre au sport ?

Maintenant que nous sommes tous et toutes convaincu·e·s des bienfaits de l’activité physique, vient la question de la pratique.

Si vous n’êtes vraiment pas sportifs, inutile de vous inscrire à un marathon la semaine prochaine. D’ailleurs, j’avoue avoir beaucoup de mal avec la mode du “running”. Le running n’est pas adapté à tous·tes. Si vous êtes en surpoids notamment, la course aura tendance à abîmer vos articulations. On ne se met pas à courir du jour au lendemain des grandes distances. C’est un effort hyper intense que votre corps risque de vous faire payer, c’est donc contre productif pour un maintien en bonne santé.

Vous l’aurez compris, il vaut mieux y aller en douceur et progressivement. Privilégiez un sport doux (la marche, le yoga, le pilates…) et adaptez vos efforts à votre condition.
Ensuite, la pratique du sport devant être un plaisir avant tout, la meilleure chose à faire est d’essayer différents sports, pour trouver celui ou ceux qui vous conviennent.

Durée et fréquence de l’activité physique

De manière générale, il vaut mieux bouger un peu tous les jours (par exemple 30 minutes minimum) que de faire un entraînement de 3h une fois dans la semaine.
Il n’y a pas de bonne fréquence ou de bonne durée, tant que celle-ci rentre dans votre emploi du temps. Et si vous trouvez qu’une demi heure tous les jours, c’est beaucoup, dites vous que cette demi heure ne représente que 2% du temps total de votre journée !

La bonne démarche est aussi d’essayer de privilégier la dépense au quotidien : prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, danser lors d’une soirée, se garer plus loin pour marcher, se lever fréquemment de sa chaise au bureau, rester debout aussi longtemps que possible, contracter les fessiers en se brossant les dents…