Pilule contraceptive : idées reçues
“La pilule régule les cycles. Elle soigne l’acné, l’endométriose ou le SOPK.”
Çà c’est ce qu’on nous fait croire quand on nous prescrit la pilule, comprimé magique qui règle tous nos problèmes ! En réalité, elle ne régule pas les cycles puisqu’elle les arrête, en faisant croire à votre corps que vous êtes déjà enceinte grâce aux hormones de synthèse. Il n’y a donc ni ovulation, ni règles, ni cycle. Les saignements qui surviennent entre deux plaquettes de pilule sont des saignements artificiels, appelés hémorragies de privation.
L’acné, l’endométriose, ou le SOPK ont pour origine des dérèglements hormonaux. Prendre des hormones de synthèse “endort” votre cycle et donc cache vos symptômes temporairement, mais ne guérit rien. Le jour où vous arrêterez la pilule, les symptômes reviendront certainement, et vous aurez peut être d’autres bouleversements hormonaux dus à l’usage de cette pilule. La naturopathie et notamment certaines plantes ou aliments peuvent vous aider à réguler naturellement vos hormones.
“La pilule a très peu d’effets secondaires”
On nous parle toujours d’une balance bénéfices/risques supérieur car la pilule serait un excellent moyen de contraception. Il est difficile d’estimer les réels effets secondaires de la pilule qu’on prends généralement dès notre adolescence et auxquelles on s’est habitué sans faire attention.
Baisse de la libido : 70%
Sondage réalisé en ligne entre le 13 janvier et le 18 avril 2017 auprès de 3 616 femmes francophones âgées de 13 à plus de 50 ans.
Prise de poids : 54%
Troubles de l’humeur : 52%
Migraines : 36%
Sécheresse vaginale : 34%
Douleurs mammaires : 29%
Acné : 21%
Mycoses à répétition : 20%
Mais aussi : moins bonne circulation sanguine, spotting, cystites, perte de cheveux, nausées, sécheresse de la peau, inconfort digestif…
La pilule est associée à une insulino-résistance à jeun plus élevée, elle est donc diabétogène.
Elle diminue vos hormones thyroïdiennes, et peut donc être responsable d’une hypothyroïdie.
Elle affecte négativement votre flore intestinale ou microbiote (3x plus de chance de développer une maladie de Crohn).
Elle affecte aussi votre foie et peut être à l’origine de nombreuses carences.
Certaines pilules (3e et 4e génération) multiplierait par 6 le risque de thrombose (caillot sanguin entravant la circulation). L’association de la pilule et du tabac multiplie le risque d’accident cardiovasculaire par 20.
Les risques de cancer notamment hormonodépendant sont plus importants avec la pilule, mais aussi le cancer du foie. Pour l’INVS, les contraceptifs oraux causent 600 cancers du sein et du col utérin chaque année en France. On estime que 3 162 femmes subiraient un problème de santé grave à cause de leur contraception hormonale chaque année en France, et dont 83 décèderaient.
“Je peux tomber enceinte dès l’arrêt de la pilule, elle n’affecte pas ma fertilité”
Dans un monde idéal oui, vous pouvez tomber enceinte 8 jours après l’arrêt, le temps d’une ovulation. Mais dans la pratique, la pilule, considérée comme un perturbateur endocrinien, affecte profondément vos productions hormonales et votre corps met parfois longtemps à retrouver un cycle naturel fertile, avec des ovulations régulières. Comptez un délai moyen de sept mois à un an pour espérer une grossesse après l’arrêt de votre pilule.
Une étude rapporte qu’après arrêt de la pilule une infertilité persistante est expérimentée chez 7,8 % de femmes contre 4,6% d’infertilité chez les femmes qui ne l’ont pas prise. Là encore, la naturopathie peut vous aider à éliminer les toxines, rééquilibrer vos hormones et retrouver un cycle naturel fertile plus rapidement.
“La pilule est un choix personnel qui n’affecte pas les autres”
Nous consommons tous des hormones de synthèse sans le vouloir. Comme tous les médicaments ou substances que nous ingérons, ils finissent dans les eaux usées, ne sont pas complètement éliminés par les stations d’épuration, et réapparaissent donc dans nos robinets.
Cela a pour conséquence une perturbation hormonale entraînant la féminisation des caractères sexuels chez les hommes, une hyper-oestrogénisation chez les femmes notamment avec une puberté précoce chez les filles. De la même manière, on a pu constater dans certaines rivières polluées des poissons mâles devenus hermaphrodites.
Éviter les médicaments de confort ou les hormones de synthèse c’est donc aussi un choix pour la santé de tous et pour notre planète.
“Il n’existe pas de moyens de contraception aussi fiables”
En réalité il existe plusieurs contraceptifs fiables sans hormones : le DIU cuivre (le choix le plus courant mais qui entraîne quelques désagréments), le préservatif (méthode la moins invasive mais un peu moins confortable), la méthode symptothermique (méthode naturelle basée sur le suivi de sa fertilité à travers différents paramètres), le diaphragme + spermicide, la stérilisation (si non désir d’enfant).
Grossesses constatées sur une année pour 100 femmes (tableau comparatif)
Pilule : chiffre théorique 0,3 % / chiffre pratique : 2,4%
DIU cuivre : théorique 0,6% / pratique : 1,1%
Symptothermie : théorique 0,4% / pratique 1,6%
Préservatif : théorique 2% / pratique : 3,3%
Rappel : le préservatif est le seul moyen de contraception qui protège aussi des IST.
J’entends aussi souvent des critiques sur le préservatif : “on n’a plus 15 ans”, “c’est chiant”, “mon mec n’aime pas ça”. Un partenaire bienveillant à mon sens, fait passer votre santé et vos choix avant son plaisir personnel. Pour ce qui est de la perte de sensations, il existe des préservatifs ultra fins (notamment la marque skyn elite).
“Je prends une pilule micro dosée, uniquement progestative, c’est donc beaucoup moins nocif.”
Pour Cerazette, la plus connue, on a 75μg/jour de désogestrel, un progestatif de synthèse. Moins dosé ne signifie pas non nocif. A partir du moment où la dose d’hormones bloque vos cycles pour simuler une grossesse, vous retrouverez les effets secondaires des pilules de manière générale : diminution de la libido, prise de poids, rétention, perte de cheveux, acné, risque de cancer… Mais il est vrai que dans l’ensemble, cette pilule est mieux tolérée par une majeure partie des femmes (c’était mon cas), qui pourraient être de base en hyper-oestrogénie relative (je vous en ai parlé dans mon article sur les règles douloureuses).
L’avantage qui voient certaines femmes est que la microprogestative est censée bloquer tout saignement et se prend en continu, cependant nombreuses sont les femmes à avoir du spotting (petits saignements intempestifs). En naturopathie, on considère l’utérus comme un organe émonctoire, avoir des saignements réguliers permettraient également d’éliminer les toxines via ce biais naturel.
Je comprends bien qu’avoir ses règles est vécu comme un handicap pour beaucoup, or je pense que c’est notre vision et surtout la vision de la société sur ce moment qu’il faudrait changer. Il n’y a aucune honte à avoir ses règles, on ne devrait pas non plus ressentir de la culpabilité à être moins productives ou moins disponibles aux yeux des autres pendant ce temps.
“Critiquer la pilule c’est être anti-féministe, les femmes se sont battues pour ça”
Il n’est pas question de revenir sur des combats et des droits acquis, il est question aujourd’hui de ne plus taire la souffrance qu’engendre la pilule. On ne peut pas taire nos voix sous prétexte que la pilule ait été un combat il y a plusieurs décennies. Notre combat aujourd’hui est de montrer que la pilule n’est pas la contraception idéale et sans effets qu’on nous a vendu.
On aimerait aujourd’hui que la contraception ne soit pas vécue comme un fardeau qui ne repose que sur les femmes. Bien sûr, je respecte le choix de chaque femme, mais encore faudrait-il que les femmes puissent faire un choix éclairé, en toute conscience, et sans pression de la part du corps médical ou de leurs partenaires.
Quelques références pour aller plus loin
Sabrinat Debusquat, journaliste indépendante spécialiste de la santé des femmes, est la référente dans ce domaine. Autrice de “J’arrête la pilule”, et “Marre de souffrir pour ma contraception – manifeste féministe pour une contraception pleinement épanouissante”. Elle est également à l’origine de l’instagram Paie ta contraception, ayant pour but de libérer la parole des femmes autour des souffrances contraceptives. Elle a créé une pétition sur change.org.
La psychologue américaine Sarah E. Hill qui a écrit “This is your brain on birth control” (Votre cerveau sous les effets de la pilule contraceptive), et dont Sabrina Debusquat a fait un résumé ici. Voir aussi l’article de Huffingtonpost.
Le livre “Femmes, si vous saviez” du Pr Henri Joyeux.
Cet article de Julien Venesson
Le groupe Facebook créé par @dearlobbies, qui rapporte de nombreux témoignages de femmes ayant arrêté la pilule.
Cette vidéo de Elodie Leclercq